Comprendre ce qu’il y a dans les croquettes pour chiens

Tout fabriquant est tenu d’indiquer sur l’étiquette :

Les informations de base : description du produit, poids, date de péremption

Les instructions d’utilisation : quantités recommandées, mode de distribution

La composition : matières premières et additifs à déclaration obligatoire

L’analyse : protéines, énergie métabolisable, fibres

Si les informations de base et les instructions ne posent généralement pas de problème de compréhension, c’est sur la composition et l’analyse que le consommateur se retrouve souvent le plus démuni. C’est pourtant cela qui donnera le plus d’informations sur la qualité d’une croquette.

Voici donc quelques points de repère simples pour le consommateur :

La composition :

L’information la plus importante tient à la quantité et la qualité des ingrédients. L’ordre de ces ingrédients donne une information essentielle puisque les ingrédients les plus abondants figurent en début de liste, les moins abondants à la fin.

Ainsi il est possible de déterminer l’abondance relative en viande en observant si elle figure en tête de liste ou pas.

o La quantité de viande ou des poissons est un élément clé qui permet de déterminer si l’aliment est riche ou non en protéines animales. Les protéines font partie des nutriments essentiels à la santé de votre animal puisqu’elles constituent les éléments de construction de toute la matière vivante (muscles, poils …). Il a été déterminé qu’un régime riche en protéines animales favorise une masse musculaire athlétique et contribue à la beauté du pelage. Un aliment riche en viande aura un fort pourcentage de protéines d’origine animale qui sont les plus adaptées au régime classique du carnivore qu’est le chien ou le chat. On distinguera des aliments contenant de la viande (chair) de ceux qui contiennent des sous-produits animaux (viscères, cerveau, sang, …). Si l’étiquette indique « viande et sous-produits animaux » entre deux virgules, cela signifie que le fabricant peut s’il le souhaite librement introduire des sous-produits en majorité et de la viande en minorité, et dans des proportions qui peuvent varier au cours du temps. Cela correspond à une composition dite « variable ». Si au contraire les pourcentages et nature de viandes sont indiquées sur l’étiquette, on sera face à une composition « fixe ».

o La présence de gluten ajouté peut être facilement déterminée. Le gluten est un sous-produit végétal, un concentré en protéines végétales (le plus souvent issues du maïs). Il est massivement utilisé en alimentation animale car apportant des protéines meilleur marché que la viande mais de valeur biologique inférieure à celle de la viande. Le gluten est aussi à l’origine de possibles allergies cutanées et digestives chez les chats et les chiens. Pour vérifier l’absence de gluten ajouté dans une composition de croquette vous ne devez pas trouver dans la composition des dénominations telles que « gluten de … », « protéines de maïs -ou autre céréale- »« concentré de protéines végétales », » extrait de protéines végétales », « hydrolysat de protéines végétales ».

o Les céréales sont souvent utilisées comme source principale d’énergie. La variété des céréales est un autre élément de repère permettant de faire la différence entre les aliments n’offrant qu’une ou deux source de céréales (souvent maïs et blé) ou des sources plus variées. La variété en sources de céréales est un facteur qui intervient dans la régulation du sucre dans le sang : en multipliant des céréales qui libèrent du sucre plus ou moins vite, on évite à l’animal d’avoir des pics de sucre ou des coups de fringale qui sont des facteurs de risques d’obésité. Lorsque l’étiquette indique « céréales » sans autre détail, cela signifie que le fabricant se réserve le droit de faire varier la nature et la proportion des différentes céréales utilisées au cours du temps. C’est ce qu’on appelle une composition « variable ».

o Certains éléments complémentaires contribuent à la qualité de l’aliment : présence de sources de fibres à bénéfice ajouté comme la pulpe de betterave plutôt que de la cellulose pour des selles bien moulées, présence de prébiotiques (fructo-oligosaccharides ou FOS, MOS …), huiles de poissons riches en oméga 3, protection dentaire (hexamétaphosphate de sodium)

o Enfin l’absence de colorants et d’exhausteurs de goûts est aussi à déterminer lorsque le consommateur est à la recherche d’un aliment peu modifié.

L’analyse

L’analyse est une autre source d’information utile, qui permet notamment de donner des valeurs de protéines brutes et d’énergie métabolisable.

Les protéines brutes correspondent à la quantité de protéines mesurée de façon standardisée pour tous les aliments. Attention toutefois, cette valeur ne présage pas de la digestibilité ni de l’origine animale ou végétale de ces protéines. On devra donc prêter une attention particulière à la nature de ces protéines (s’agit-il de viande ? de sous-produits animaux? de gluten ?) plus qu’à la quantité brute. La quantité de protéines recommandée dépend de la race, de l’âge et du format de l’animal, mais dans tous les cas les valeurs affichées ne doivent être ni trop faibles ni trop élevées sous peine de conséquences sur l’état de l’animal. Des aliments trop protéinés peuvent notamment poser des problèmes rénaux notamment chez les animaux âgés.

Les cendres brutes sont une donnée d’analyse et non un ingrédient ! Elles donnent une information sur la quantité totale de minéraux restant après combustion de l’aliment. Les valeurs en cendres brutes ne doivent être ni trop faibles ni trop élevées (habituellement de 5,5 à 7,5%).

De la même façon les fibres brutes doivent être à un niveau raisonnable (en général de 1,8 à 3,3%) pour garantir un bon transit intestinal et éviter aussi bien les risques de constipation que de selles abondantes. La source de fibre peut être de la cellulose faisant partie de la composition, ou des sources de fibres plus élaborées pour l’état digestif comme la pulpe de betterave.

La valeur d’énergie métabolisable donne une information sur la quantité de calories mesurées de façon standardisée pour tous les aliments mais ne reflète pas toujours la quantité exacte de calories que l’animal ingère. Plus l’aliment est digestible et plus la quantité d’énergie réellement ingérée est élevée. Cette quantité doit être réduite pour des aliments de régime pour lesquels une perte de poids de l’animal est souhaitée.

La richesse en acides gras oméga 3 et 6 est utile lorsqu’indiquée par le fabricant : le rapport optimal pour la beauté du poil est généralement admis comme devant 5 à 10 fois plus d’oméga 6 que d’oméga 3.

Le lien entre santé et alimentation n’est plus à démontrer ni chez l’homme ni chez l’animal de compagnie. Comprendre la qualité d’un aliment demande patience et attention mais donne la satisfaction de faire un choix éclairé pour donner le meilleur aliment à son animal, pour son bien-être et pour contribuer à préserver son capital santé.